Une missionnaire en Algérie accueille des Algériens au Québec

Nous vous invitons à la conférence de l’écrivaine Sylvie Bergeron, nièce de Cécilia Bergeron, dont le destin hors du commun l’a amenée à tisser des liens étroits avec les Kabyles en Algérie, puis avec la communauté kabyle du Québec. Pour vous mettre l’eau à la bouche, voici un extrait du témoignage tiré du roman biographique Journal d’une humaniste, publié en 2018 aux Éditons La Guaya.

« Cécilia a quitté le Québec en 1945, à bord de l’Argentina, un bateau croisé qui revenait de la guerre, accosté à New York. Elle se rendait en mission en Algérie. Je suis la nièce de Cécilia Bergeron, rebaptisée Sœur François de Laval lors de son ordination. Elle est devenue sœur blanche, inspirée par Laura, sa tante missionnaire en Afrique. Le Journal de Cécilia commence à cette époque et ne l’a plus quitté jusqu’à son retour au Québec. [...]

La jeune soeur a tout de suite développé une complicité avec les Kabyles avec qui elle a passé près de 30 ans. La guerre d’Algérie puis la décennie noire ont profondément marqué Cécilia. Elles l’ont soudée intimement à ses sœurs et frères algériens. Dans la douleur et dans la joie, ils sont devenus sa famille. La missionnaire fut fortement affligée de devoir quitter son pays d’adoption en raison du terrorisme islamique. Elle en garda une double douleur que furent cet exil et la perte fatale de nombreux amis. C’est seulement lorsque les Algériens ont afflué vers le Québec et sont venus vers elle qu’elle a retrouvé l’essence de son lien avec ce peuple qu’elle a chéri toute sa vie. À nouveau, elle se sentait utile, elle se sentait vivante. Sœur Cécilia a fait beaucoup pour toute une génération d’immigrants algériens. J’ai voulu en témoigner, rendre hommage et prendre acte de son héritage en écrivant ce livre. »

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